Le Corrège, Feuerbach, Spitzweg : trois albums d’art allemands

Pour être amateur d’art, il n’est pas nécessaire de posséder l’oeuvre intégrale de notre peintre préféré, avec ses toiles, ses croquis, sa correspondance et les lithographies des factures d’achat de ses pinceaux. Trois albums éparpillés peuvent très bien suffire.

 

Cette petite collection de livres d’art a été constituée à l’origine par un docteur bibliophile d’Interlaken. Ils appartiennent à la collection Seemanns Künstlermappen, produite à Lipse par la maison d’édition E. A. Seemann, et les numéros 7, 41 et 45 ont été transmis à notre association. Il est difficile de donner avec précision leur date de parution, qui n’apparaît à aucun endroit, mais on peut la situer vers la première moitié du XXsiècle.

Anselm Feuerbach, Nanna, 1860. Anna Risi était non seulement l’amante du peintre, mais aussi l’un de ses modèles favoris.

L’intérêt de ces albums ne réside pas dans leur valeur monétaire ou dans leur rareté. En effet, cette collection regroupe au moins une centaine de titres, et la plupart d’entre eux peuvent se trouver facilement et à bas prix. Leur atout consiste simplement dans leur confection agréable et dans la qualité de leurs reproductions.

Page de garde de l’album sur Karl Spitzweg.

Chaque album porte sur un artiste spécifique, et leur forme est toujours la même : un texte de quelques pages, rédigé par un historien de l’art et édité en caractères gothiques, présente l’artiste, tout en étant agrémenté de croquis ou de reproductions monochromes. Puis vient une dizaine de reproductions de tableaux de belle facture, obtenus par chromolithographie et imprimés sur un papier au grain lisse, collées par la suite aux pages de l’album. Pour ajouter à l’esthétique de l’ensemble, les pages sont reliées par une ficelle apparente. En tout, une vingtaine de pages très plaisantes à lire, ou à feuilleter, dans le cas où les caractères gothiques poseraient quelques problèmes.

Septième page de l’album sur Karl Spitzweg.

Les artistes des trois albums que nous avons reçus appartiennent à des courants artistiques et à des époques pour le moins éclectiques : le septième livre porte sur Karl Spitzweg (1808 – 1885), un peintre de l’école romantique ; le quarante-et-unième sur Anselm Feuerbach (1829 – 1880), l’un des plus importants tenants allemands du classicisme académique ; et enfin le quarante-cinquième sur Le Corrège (1489 – 1534), l’un des grands peintres de la Renaissance.

Karl Spitzweg, Le pasteur, date inconnue. Spitzweg a produit une quantité de scènes de la vie quotidienne, aux consonances paisibles et mélancoliques.

L’association MEM01RE ne recherche pas les livres de valeur, ni les pièces particulièrement rares. Au contraire, nous avons pour objectif de percevoir les valeurs sentimentales ou historiques des objets que vous nous confiez. Pour nous, c’est l’attachement que le collectionneur a ressenti pour ces albums d’art qui a créé leur valeur. ♦

Le Corrège, Noli me tangere, 1525. « Ne me retiens pas », une scène biblique dépeignant l’apparition du Christ ressuscité à Sainte Marie-Madeleine.